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Les premiers habitants de la région d’Apt se sont installés sur deux sites préhistoriques de grande importance pour l’archéologie régionale. Le premier était situé aux Agnels, à proximité du hameau portant le même nom et du ruisseau de la Mauragne.
Son étude a dévoilé d’importants matériels mésolithiques datés d’entre -9 000 à –6 000 avant notre ère, plus de cinq mille silex taillés ont pu être répertoriés.
Ces hommes chasseurs-cueilleurs, fréquentant ce lieu, consommaient de l’auroch, du cerf, du sanglier et du lapin.
Le second situé à Roquefure, sur la rive gauche du Calavon, a permis d’étudier neuf niveaux archéologiques datant de la fin du Paléolithique jusqu’à l’époque du Néolithique.
Dans une région habitée à l’origine par les Vulgientes, la ville d’Apt fut fondée par les Romains en -45.
D’abord dénommée « Apta », lieu de camp militaire sur la Via Domitia (axe reliant Rome à l’Espagne), puis, « Apta Julia », en hommage à Jules César, qui consacre déjà dans la « pax romana » ce jumelage fréquent entre Romains et indigènes, Apt devient lors une « Colonie romaine », capitale de l’une des 24 colonies de la « Gaule Narbonnaise ». Environ 10 000 habitants la peuplent.
La tradition veut que Jules César se soit arrêté à Apt au retour d’une de ses campagnes en Espagne. Ceci semble fort possible, l’itinéraire de la voie Domitienne étant aussi celui des grandes expéditions. En reconnaissance de l’accueil qui lui aurait été réservé, il aurait offert à la ville, son glaive et son ceinturon, que l’on retrouve encore aujourd’hui sur les armoiries de la commune.
Apta Julia atteint sa plus grande prospérité au IIe siècle. Parmi ses concitoyens, la cité s’honore alors d’avoir Marcus Cornelius Fronton, l’ami des empereurs Hadrien et Antonin le Pieux, qui sera le précepteur de l’empereur Marc Aurèle.
La cité est dotée d’un forum, d’un arc de triomphe, d’un capitole, de temples, de thermes et d’un théâtre de taille équivalente à celui d’Orange. Les thermes sont situés sous l’actuelle sous-préfecture.
Du VIème siècle à l’an mil, à cause des invasions, les populations soucieuses de se défendre ont semble t-il reflué vers les hauteurs. Au IXème siècle cependant, on sait que la ville était administrée par les Comtes d’Apt. Au siècle suivant, la juridiction est partagée entre comtes et évêques. Elle prendra une forme nouvelle avec le développement de la cité sous administration communale (parlements, puis Consuls et Syndics).
Pendant cette période, la ville s’enserre de remparts et mène une vie intense, épaulée par un commerce florissant. Au XIVème siècle, Apt bénéficie directement et indirectement de l’installation de la papauté à Avignon. Au concile régional de 1365 qui se tient dans la ville, assiste le Pape Urbain V. On y définit des règles ecclésiastiques nouvelles et l’on tente d’y tempérer les mœurs.
En 1483, la Provence se donne à la France ; Apt suit.
La vie d’Apt a toujours été intimement liée à celle des villages de montagne qui l’entourent. La répression catholique contre les Vaudois, réfugiés en Luberon, conduit à une véritable guerre civile. Apt subira plusieurs sièges de la part des Réformés, à la suite des exactions de l’Evêque.
Entouré de places-fortes protestantes (Ménerbes, Sivergues, Buoux), Apt demeure cependant fidèlement catholique dans sa grande majorité.
Au cours des siècles, Apt eut à souffrir de nombreuses épidémies de peste ; les plus graves furent celle de 1348, et celle de 1720, venue de Marseille et qui ravagea toute la Provence.
Au XVIIème siècle, Louis XIII et Anne d’Autriche désirant la venue d’un héritier demandent des prières publiques et se vouent au culte de Sainte Anne. A la demande de la reine, les Consuls d’Apt lui adressent une relique de sa sainte patronne conservée à la cathédrale. A la naissance du futur Louis XIV, Anne d’Autriche vient à Apt du 27 au 29 mars 1660. Cette visite contribuera énormément au développement du culte de la mère de la Sainte Vierge.
Au XVIIème et XVIIIème siècle, la vie intellectuelle d’Apt est marquée par un intense renouveau, autour de quelques érudits locaux. Puis, en 1789, Apt participe aux travaux préliminaires des réformes, et adopte les principes de la Révolution. C’est en 1790, qu’ancienne viguerie, Apt est promue au rang de sous-préfecture.
Au XIXème siècle, hormis les multiples soubresauts politiques, Apt verra l’implantation de nombreuses industries, venant confirmer les activités traditionnelles de la cité : ocres, faïences, chapellerie, cire, fruits confits, fer, soufre.
Aujourd’hui, cœur et "capitale" d’un Pays, Apt est tournée résolument vers l’avenir. Dans une société en pleine mutation, elle veut rester l’exemple d’une ville équilibrée, terre de travail et de création, mais aussi d’accueil.
De l’orient à l’occident, l’antique voie Domitienne a toujours été celle des échanges ; elle doit en toutes circonstances être celle de l’amitié.